Et oui ami lecteur, il n’y a pas que des bonnes nouvelles dans ce blog !
Fin juillet, nous avions ouvert avec deux femmes un point de vente de milk-shakes dans le quartier de la “Gran Comision”. Après 2 mois de ventes, après avoir tenté de diversifier l’activité avec des tortillas, des glaces, sans résultats probants, nous avons décidé de fermer cette micro-entreprise.
Idalia derrière le point de vente de milk-shakes:
Les causes de cet échec sont multiples:
- Peu de clients : 2 ou 3 milk-shakes par jour en moyenne. La marge générée ne permet pas de gagner sa vie correctement même pour une personne
- Beaucoup de pertes en raison d’aliments périssables très vite et une activité très variable
- Des vols, des infractions dans le commerce
- Une motivation des deux associées faible : beaucoup de temps de présence pour peu de résultat
Le quartier de la “Gran Comision” ne se prête pas à ce genre de commerce alimentaire. Excentré du centre, les personnes de ce quartier ont les ressources suffisantes pour se nourrir mais pas pour les extras que sont les milk-shakes. D’autre part, il existe une petite délinquance qui gangrène le quartier.
Dimanche dernier, nous avons fait les comptes avec elles. Il y avait 1200 Lempiras (46€) d’investissements. Le résultat après deux mois d’exploitation s’élève à 700 Lempiras (27€). Un mixer a été revendu à la moitié du prix d’achat 170 lempiras (6,5€). Une perte nette donc de 320 Lempiras (12,5€).
J’ai été très surpris et heureux de voir mes deux associées vouloir rembourser au maximum le micro-crédit qu’elles avaient contracté pour les investissements. Une fierté d’honorer ses dettes !
Idalia aujourd’hui travaille dans l’ensachage des bananes dans le grande entreprise bananière de la région . Elle gagne 7000 Lempiras (270€) par mois pour éduquer et nourrir ses enfants. Elle semble heureuse d’avoir repris une activité. Esperanza, elle, survit avec l’argent gagné par ses enfants. Nous devrions retravailler ensemble dans les prochaines semaines avec une autre activité.
Ce fut une première expérience de micro-entreprise de femmes dans ces quartiers pauvres d’Olanchito, qui m’a permis de mieux appréhender le monde du travail au Honduras, la valeur qu’il a, mais aussi toutes les difficultés du travail dans des conditions d’insécurité constantes. Cette insécurité engendre une peur constante qui annihile beaucoup la motivation. Ensuite, j’ai appris que pour lancer sa propre entreprise, et ensuite la gérer : devenir entrepreneur il faut avoir un sacré cran car celà engendre beaucoup de stress. Ce fut le cas pour mes deux associées : une lors du lancement est partie du jour au lendemain dans son village natal dans la montagne pendant une semaine avant de revenir, et l’autre a souffert de maux d’estomac violents après les premiers jours, à la vue des premiers résultats ! Il y a un vrai rôle d’accompagnement et de soutien à avoir lors du lancement de ces micro-entreprises.
J’espère qu’il y aura d’autres réussites de projets de micro-activité de femmes dans les prochains mois. Je vous tiendrai au courant !
3 commentaires:
Bravo tout de même à ces femmes et à toi! On leur souhaite de réussir ce qu'elles entreprendront par la suite, et toi aussi!
Bonne continuation à vous deux: bientôt un an au Honduras, comme cela passe vite!
Bises de St Malo!
Zabeth et Alfred et bébé!
C'est bien d'avoir essayé.Ce n'est qu'un petit échec à côté de tout ce que vous avez entrepris.On comprend bien qu'il n'y a pas de place pour le superflu dans ces familles.
bises de Bayonne
H&M
je trouve aussi que cet échec est moindre par rapport à tt ce que vous avez entrepris depuis 1 an.
Tibis
de Guyancourt
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