1 an de Coopération

Ca y est nous arrivons à la moitié de notre coopération. On doit avouer que cette année est passée très vite. Cette première année de coopé a été riche et bien remplie. Oui, vous nous manquez tous mais nous sommes bien ici, nous avons trouvé nos marques, appris une nouvelle langue, fait notre “trou” comme on dit.

Alors comme bilan, voici une petite liste non exhaustive de ce qu’on aime et de ce qu’on aime moins :

On aime:

- Qu’il fasse beau toute l’année et vivre en tongs

- La gentillesse et la simplicité d’accueil naturelles des Honduriens

- Ce beau pays, vert toute l’année

- Les Pères de la paroisse

- Les “abrazos” bien fuerte

- Les “Vaya Pues” et “verdad” dans toutes les phrases

- Les sourires des enfants de Las Vegas et de l’Inmaculada

On s’y est habitué:

- Le retard naturel des honduriens

- Les tremblements de terre

- Boire seulement l’eau en bouteille

- Le déluge quand il pleut

- Les coups d’Etat et couvres feu

- Les coupures d’électricité et d’eau imprévues

- Riz, frijoles, poulet, tortillas à tous les repas

- Les “Gracias a Dios” ou “ Si Dios quiere” a tout va

- Manger avec les mains

- Les nombreux jours fériés ou de quelque chose

- Parler et penser en espagnol

- Mettre le papier hygiénique dans la corbeille !

On ne s’y fait toujours pas:

- Les bêtes qui sortent d’on ne sait où

- Le fromage qui sent la vache

- Les photos des morts ensanglantés dans la presse ou à la télé

- Les moustiques et les souris

- La douche froide

- Les chants du coq incessants à partir de 4h du matin

- Voir des armes à feu à chaque coin de rues

- Le fait qu’on ne sache jamais combien de personnes invitées vont venir à nos réunions ou dîners et à quelle heure

Ca n’arrive pas que dans les films…

Cette après midi au collège a été bien mouvementée quand 2 élèves sont venues rapporter à la directrice qu’un de leur camarade avait un pistolet sur lui. La directrice m’a appelé ainsi qu’un professeur pour aller vérifier, et en effet nous avons trouvé une arme à feu dans le sac à dos de Marvin, 13 ans.

Après avoir fait venir sa maman, et écouté les différentes versions du pourquoi il avait une arme sur lui, Marvin a fini par avouer que son camarade Niky, 14 ans, lui avait donné l’arme à l’entrée du collège pour qu’il la rende à son propriétaire et voisin Jorge. Nous avons donc fait venir Niky et sa maman, qui nous a expliqué qu’il avait volé l’arme de son père décédé dans les affaires de sa mère et l’avait échangé contre celle de son copain Jorge! Ce même Jorge avait volé l’arme à son père avocat qui la détenait en dépôt pour un client !!

Que faire ? Briser la vie de deux gamins qui ont fait une énorme connerie ? Remettre l’arme et les jeunes à la police ? Détenir une arme étant illégale et l’apporter dans un centre éducatif étant un délit punit sévèrement par la loi. Par ailleurs les deux jeunes sont mineurs et leurs mères, qui sont mères célibataires, responsables des actes de leurs fils mineurs.

Heureusement le Père Hugo, recteur du collège, est resté calme afin de trouver une solution qui ne pénalise personne. Après un sermon en bonne et due forme aux 2 élèves, le Padre a décidé de ne pas les remettre à la police et de faire l’échange d’armes avec le père avocat, comme s’il ne s’était jamais rien passé, excepté que les deux jeunes ont été expulsé du collège définitivement.

Tout est bien qui finit bien pourrait –on dire. Cependant, la présence d’armes à feu dans les rues va en s’accroissant. Des vieux comme des jeunes se pavanent avec une arme à la ceinture. Et bien que tout soit rentré dans l’ordre sans désastre et sans victimes, ça m’a fait vraiment très bizarre de me retrouver nez à nez avec un véritable pistolet, sans savoir ce que ces jeunes que j’ai côtoyé toute l’année pouvaient bien avoir dans la tête, quelles étaient leurs intentions ? On ne le sera jamais, j’espère juste que pour eux ce n’était pas un acte intentionnel, dans le but d’agresser ou pire de tuer quelqu’un. Il leur reste un futur à construire et j’espère qu’il sauront le faire de manière intelligente.

Fin du commerce de Licuados

Et oui ami lecteur, il n’y a pas que des bonnes nouvelles dans ce blog !

Fin juillet, nous avions ouvert avec deux femmes un point de vente de milk-shakes dans le quartier de la “Gran Comision”. Après 2 mois de ventes, après avoir tenté de diversifier l’activité avec des tortillas, des glaces, sans résultats probants, nous avons décidé de fermer cette micro-entreprise.

Idalia derrière le point de vente de milk-shakes:

Les causes de cet échec sont multiples:

• Peu de clients : 2 ou 3 milk-shakes par jour en moyenne. La marge générée ne permet pas de gagner sa vie correctement même pour une personne
• Beaucoup de pertes en raison d’aliments périssables très vite et une activité très variable
• Des vols, des infractions dans le commerce
• Une motivation des deux associées faible : beaucoup de temps de présence pour peu de résultat

Le quartier de la “Gran Comision” ne se prête pas à ce genre de commerce alimentaire. Excentré du centre, les personnes de ce quartier ont les ressources suffisantes pour se nourrir mais pas pour les extras que sont les milk-shakes. D’autre part, il existe une petite délinquance qui gangrène le quartier.

Dimanche dernier, nous avons fait les comptes avec elles. Il y avait 1200 Lempiras (46€) d’investissements. Le résultat après deux mois d’exploitation s’élève à 700 Lempiras (27€). Un mixer a été revendu à la moitié du prix d’achat 170 lempiras (6,5€). Une perte nette donc de 320 Lempiras (12,5€).

J’ai été très surpris et heureux de voir mes deux associées vouloir rembourser au maximum le micro-crédit qu’elles avaient contracté pour les investissements. Une fierté d’honorer ses dettes !

Dona Esperanza et Idalia:

Idalia aujourd’hui travaille dans l’ensachage des bananes dans le grande entreprise bananière de la région . Elle gagne 7000 Lempiras (270€) par mois pour éduquer et nourrir ses enfants. Elle semble heureuse d’avoir repris une activité. Esperanza, elle, survit avec l’argent gagné par ses enfants. Nous devrions retravailler ensemble dans les prochaines semaines avec une autre activité.

Ce fut une première expérience de micro-entreprise de femmes dans ces quartiers pauvres d’Olanchito, qui m’a permis de mieux appréhender le monde du travail au Honduras, la valeur qu’il a, mais aussi toutes les difficultés du travail dans des conditions d’insécurité constantes. Cette insécurité engendre une peur constante qui annihile beaucoup la motivation. Ensuite, j’ai appris que pour lancer sa propre entreprise, et ensuite la gérer : devenir entrepreneur il faut avoir un sacré cran car celà engendre beaucoup de stress. Ce fut le cas pour mes deux associées : une lors du lancement est partie du jour au lendemain dans son village natal dans la montagne pendant une semaine avant de revenir, et l’autre a souffert de maux d’estomac violents après les premiers jours, à la vue des premiers résultats ! Il y a un vrai rôle d’accompagnement et de soutien à avoir lors du lancement de ces micro-entreprises. 

J’espère qu’il y aura d’autres réussites de projets de micro-activité de femmes dans les prochains mois. Je vous tiendrai au courant !

Lancement du centre de collecte de déchets à Las Vegas

Depuis le mardi 20 octobre, dans le quartier de Las Vegas, ça récupère, ça récupère !!

Le quartier de Las Vegas est situé à proximité de la décharge d’Olanchito. C’est un des plus pauvres de la ville.

L’idée est de mettre en place un centre d’achats de déchets issus de la décharge : bouteilles de plastique, canettes en aluminium, boîtes de conserve, afin de donner plus de ressources aux personnes qui récupèrent déjà ces déchets dans la décharge.

L’objectif principal de ce projet est de donner plus de ressources aux  familles qui vivent de ce ramassage. Il s’agit des familles les plus démunies du quartier.

Don Dimas : un client

Les déchets sont ensuite chargés dans un camion à Olanchito et vendus  à San Pedro Sula. De là, ils seront moulus et envoyés aux Etats-Unis pour être recyclés. 

Avant, la situation était la suivante : un camion venait de Saba, une ville située à 50 kms d’Olanchito, tous les 10 jours environ. L’entreprise payait le kilo de bouteilles de plastique de Pepsi, Coca-Cola… à 1 Lempira soient 0,04€.

J’ai donc lancé mardi dernier un point d’achat de déchets. J’achète bouteilles en plastique usagées, cannettes en aluminium, fer, cuivre avec un prix en forte augmentation pour chacun.

	Prix antérieur(Lps/kg)	Prix actuel (Lps/kg)	Augmentation
Bouteilles en plastique	1	2	+50%
Aluminium	6	10	+40%
Cuivre	28	50	+44%
Fer	1,40	1,60	+12,5%

J’ai trouvé un camion qui part vide à San Pedro Sula et revient à Olanchito avec des légumes. Ce qui permet de répartir les coûts.

A San Pedro Sula, je vends les bouteilles à 5,8 Lempiras le kilo.

L’achat des bouteilles en plastique représente 75% des achats. Le problème de celles-ci est le volume qu’elles occupent. Le volume est très important par rapport au poids. L’enjeu est de les aplatir, compacter au maximum pour rentabiliser le voyage. J’ai dessiné et fait réaliser une “compacteuse” pour en sortir des cubes de plastique écrasé. Pour réduire les investissements de départ, j’avais opté pour une solution manuelle avec un levier. Après l’avoir testée, le levier ne permet pas de générer une force suffisante pour écraser les bouteilles. Rassuré par le volume collecté cette semaine, je renvoie la machine à l’atelier pour y ajouter un piston, un moteur afin de faire de beaux ballots de plastique.

La “compacteuse” manuelle

Pour m’aider, je travaille avec 2 anciens “recogeros” = personnes qui ramassent dans la décharge, Hector et Ramiro. Ils m’aident à peser, décharger… Nous avons installé le centre de collecte dans le jardin d’Hector pour éviter les vols. Je ne veux pas payer deux fois la même bouteille !!

 Ramiro et Hector devant la balance

Je dois passer chaque jour à la banque pour avoir des petites coupures. J’en ressors avec une énorme liasse de billets pour payer chacun des clients “recogeros”. Non, non je ne vais pas jouer mon argent dans les machines à sous à Las Vegas !!

Après 4 jours d’ouverture du centre de collecte, les résultats sont excellents :

• 2400 kg de bouteilles, 740 kg de fer, 30 kg d’aluminium et 15 kg de cuivre ont été achetés
• 6 500 Lempiras ont été distribués dans le quartier
• 354 visites de clients ont été réalisées
• A la banque, ils me prennent pour un fou ! 
• Les bouteilles en plastique ne sont plus brûlées, et donc les fumées de la décharge néfastes pour les populations et l’environnement ont pratiquement disparu

Des montagnes !!!

Avec ces premiers résultats rassurants, j’espère pouvoir très prochainement augmenter le prix d’achat.

Nous avons chargé le camion ce matin. Je pars à San Pedro Sula Lundi matin aux aurores pour vendre une première cargaison d’environ 1500 kg.

Affaire à suivre au prochain épisode

Tous vos commentaires et idées sont les bienvenus !

Vamos a Sudafrica

L’équipe de foot du Honduras s’est qualifiée pour la prochaine coupe du monde en Afrique du Sud ! Que d’émotions pour tout le pays !

Le Honduras avait perdu samedi dernier contre les Etats-Unis (2-3), après un match de folie. Un penalty loupé par le Honduras dans les dernières minutes, avait empêché le match nul.

La qualification se jouait avec le Costa Rica pour la troisième place du groupe Concacaf dans des matchs interposés. Les Etats-Unis et le Mexique étaient déjà qualifiés. Pour se qualifier directement pour le mondial et éviter un repêchage contre l’Uruguay, les “Catrachos” devaient gagner contre le Salavador, pendant que le Costa Rica devait perdre ou faire un nul face aux Etats-Unis.

Auteurs d’une partie moyenne, les Honduriens ont marqué un but symbole de victoire devant le Salvador. Le Costa Rica menait 0-2. Les Etats-Unis remontent leur retard avec un but. Le match se termine pour le Salvador par une victoire du Honduras. Nous sommes dans le temps additionnel à Washington. C’est de la folie, les Américains assiègent le but costaricain et vient le moment de libération pour tout le peuple hondurien. A la 95ième minute, les Etats-Unis égalisent, envoyant les “Catrachos” à la prochaine coupe du monde.

Tout le monde se voyait jouer les repêchages, ce but a libéré les Honduriens. Une explosion de cri dans les rues ! Ce fut le début d’une célébration énorme dans tout le pays. A  Olanchito, nous sommes montés avec des amis à l’arrière d’un pick-up pour célébrer la victoire dans les rues de la ville. Concerts de klaxons, caravanes de voitures, musique à fond, du blanc et du bleu dans toute la ville. Un beau “bordel” de joie et de bonheur ! Et à notre vue, tous, nous prenant pour des “Gringos”, : “Thank you”. Et dire que la France passe par les repêchages !! Le président de facto Michelletti a même déclaré le lendemain férié pour tout le pays. Ca fait 28 ans que le Honduras ne s’est pas qualifié pour le mondial.

C’est aussi un beau moment pour ce peuple, qui grâce au football va pouvoir oublier les troubles actuels du pays et les rivalités très fortes au sein de la population. Comme un besoin de se libérer de se retrouver tous, en nation, derrière une équipe, avec un drapeau et des couleurs “blanc et bleu”.

Gracias Padre

Dimanche soir avait lieu la soirée de départ du Padre Juan Ignacio. En effet après 5 ans et demi passé sur la commune d’Olanchito, le Padre Juan a été appelé à Tegucigalpa pour travailler auprès des jeunes de l’Université Autonome.

Belle fête de départ après une messe très émouvante où le Padre nous a dit qu’il espérait avoir été un “bon Pasteur” pour chacun d’entre nous. Très difficile de laisser partir cet Homme que nous apprécions énormément et qui nous a beaucoup apporté durant ces 9 mois de coopération passés à ses côtés. Il va beaucoup nous manquer mais heureusement nous sommes surs que nous aurons l’occasion d’aller lui rendre visite à Tegucigalpa.

Que le vaya muy bien Padre y que Dios le bendiga !

Le Padre Juan et une habitante du village de La Libertad:

Election de la Reine de beauté à Olanchito

Lundi dernier 7 Septembre, avait lieu la couronnation de la reine de beauté d’Olanchito. Comment est élue une reine de beauté ? Normalement on sélectionne un jury, qui regroupe logiquement les personnalités de la ville. On se dit qu’il y aura surement un peu de corruption, le maire ou le gérant du supermarché se fera acheter sa voix en faveur d’une candidate, bref presque normal finalement.

Mais non, ici à Olanchito, pour être élue reine de beauté, il suffit de vendre des tickets de tombola. La candidate qui vend le plus de ticket, et donc ramène le plus d’argent à la municipalité, gagne le titre de reine de beauté. Pour résumer, si vous êtes moche mais que votre père est riche vous avez des chances de gagner, par contre si vous êtes très belle mais pauvre vous êtes sure de perdre. Bon alors celles qui sont moches et pauvres n’en parlons même pas, aucune chance, pas même la peine d’y songer!

Cette année la gagnante a ramené 63.000 Lempiras à la ville soit environ 2.330 €. La deuxième étant loin derrière, n’ayant pu récolter que 8.000 Lempiras (296 €). Bien sur on ne peut pas parler de corruption puisque c’est de notoriété publique, l’élection se passe tous les ans de cette manière !

Nous vous présentons donc la nouvelle reine de la semaine civique pour l’année 2009-2010. La jeune demoiselle s’appelle Gloria Elena Cruz Caballero, est âgée de 14 ans et est en classe de seconde. Cette année les habitants d’Olanchito ont de la chance car leur reine n’est pas trop mal, bien que “commune” comme disent certains d’entre eux. Mais l’essentiel reste que la jeune Gloria est pu réaliser son rêve, merci papa Cruz !

Bonne rentrée

Bonne reprise à tous les estivants !!!

Au Honduras, le mois d’août est tout a fait normalement travaillé. Les vacances ca sera pour décembre !!!

La bise

Premier expérience de micro-entreprise

« C’est parti ! Avec Idalia et Esperanza, deux femmes nous venons de lancer la première micro-entreprise le 31 juillet dernier. Il s’agit d’un point de vente de licuados = milk-shake et de baleadas : ce plat typique du Honduras fait d’une tortilla tartinée de purée de haricots rouges. Après une étude de marché et des produits, l’étude des investissements nécessaires, des revenus envisageables et des coûts récurrents nous avons décidé de lancer l’activité.

Ce projet est porté par deux femmes du quartier Las Vegas d’Olanchito. C’est un quartier pauvre situé en périphérie de la ville. Idalia est âgée 27 ans, elle vit seule avec ses 4 enfants dont l’aînée a 12 ans. Esperanza, elle, a 44 ans, est veuve et élève 5 enfants. Cette source de revenus de forme entrepreneuriale devrait leur permettre de nourrir et donner accès à l’éducation à leurs enfants, afin de leur assurer un avenir meilleur.

Esperanza et Idalia  

Le point de vente est situé près du terrain de football et de l’école du quartier. C’est un lieu de passage qui devrait engendrer normalement des ventes !

Les investissements sont réduits : un mixeur, des boîtes en plastique, les consommables (farine, lait, …), et des verres en aluminium. Une voisine prête un frigo, l’école les tables et les chaises. C’est le système D ! Le financement des investissements de départ a été réalisé par un microcrédit de 1100 lempiras soient 42 euros avec un taux d’intérêt de 0%. L’idée est de tester pendant 4 semaines voir si les clients viennent consommer et donc que l’activité génère des revenus, avant de lancer des investissements plus importants : achat d’une plaque électrique, un frigo plus grand, des tables et des chaises.

Idalia et le point de vente

Il reste à améliorer la visibilité du point de vente, communiquer dans le quartier et mettre en place les outils nécessaires à la bonne administration de l’entreprise : le suivi de l’activité, le système de comptabilité, les règles en cas de conflits, le paiement des salaires…

C’est la première micro-entreprise, j’espère qu’elle est le début d’une longue série de réussites. En effet, j’ai en cours d’étude des projets de boulangeries, de restaurations rapides, d’une épicerie sociale et de recyclage de déchets… et j’aimerais ensuite qu’une fois leurs micro-entreprises lancées, ces femmes se regroupent en coopérative, avec notamment la mise en place d’un système de micro-assurance.

A très bientôt pour le suivi des différentes activités.

Prêt pour une dégustation de licuados ?

Grandir en Honduras par Maÿlis

Ca fait maintenant 8 mois que nous sommes au Honduras, et 6 mois que je travaille au collège de l’Immaculée Conception. Je prends vraiment conscience de la chance que j’ai d’avoir mes parents auprès de moi et d’avoir grandie entourée d’amour.

En effet, au collège, bien que la majorité des élèves viennent de famille aisée, de nombreux enfants n’ont pas la chance d’avoir leurs deux parents : séparés, parce que l’un d’entre eux est décédé ou parce qu’un des deux voire les deux sont exilés aux Etats-Unis et moins souvent, en Espagne, en quête d’une vie meilleure ou du moins d’un travail mieux payé qu’au Honduras.

Chaque fois que je veux faire venir un père de famille, je dois prendre des pincettes afin de savoir avec qui vit l’élève : sa mère, son père, sa grand-mère, son grand-père, sa tante, sa grande sœur? A chacun son histoire, mais certaine fois c’est à fendre le cœur. Lorsqu’une gamine de 11 ans, vient vous voir en vous demandant : “Maÿlis, vous connaissez l’Espagne ?” Moi de répondre : “Oui, mais seulement Barcelone”, “Et c’est comment Barcelone parce que ma maman vit là-bas?”, “Ah bon et vous vivez avec qui ?”, “Avec mon père et mes grand-parents”.                      Ou encore, Paola qui a 13 ans, qui a de problème de discipline au collège, ses 2 parents sont partis vivre avec ses 3 frères aux Etats-Unis et elle est restée vivre à Olanchito avec son grand-père. Comment peut-elle avoir confiance en elle sachant que ses parents et ses frères sont allés vivre aux Etats-Unis et pas elle ? Je comprends pourquoi elle a tant besoin qu’on s’intéresse à elle, en ne faisant rien en cours, attirant ainsi l’attention de ses professeurs et des conseillères pédagogiques.

Je dois avoir un cœur d’artichaut car voir ces deux jeunes filles, qui vont devoir grandir sans la présence quotidienne d’un de leurs parents ou des deux, et bien moi ça me met en boule ! Et dire que ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres !

L’émigration vers les Etats-Unis est un phénomène qui touche de nombreuses familles, à tel point que l’envoi d’argent par les familles vivant aux Etats-Unis ou dans un autre pays représente 60% des ressources du Honduras, devant le tourisme et les exportations de bananes, café…                                                                              La majorité des personnes possédant un ou des énormes véhicules 4x4 à Olanchito, sont des personnes dont un membre de la famille est émigré au Etats-Unis.

En passant sur la côte caraïbes dans le village garifuna de Triunfo de la Cruz, nous avons appris qu’au moins une ou deux personnes par famille de ce village sont parties vivre au Etats-Unis. Ainsi certains habitants de ce village n’ont plus besoin de travailler et attendent seulement de recevoir l’argent de leur famille émigrée. Même si les émigrés ont un travail là bas qui leur rapporte peu d’argent, ils gagnent toujours plus qu’ici vue les différences de niveaux de vie, de richesses entre les pays. Mais à quel prix ? Pratiquement tous, partent comme “mujados” (les mouillés), clandestins, pour un long voyage à la merci des passeurs, mafias… pour vivre une vie de clandestins aux Etats-Unis, éloignés de leur famille.

Je me pose pas mal de questions : comment vont grandir ces enfants sans la présence d’un ou de leurs parents? Voudront-ils à leur tour s’exiler en quête d’une vie meilleure? Quel est le mieux : laisser son enfant derrière soit et lui envoyer de l’argent pour qu’il puisse mieux vivre ou rester près de lui et avoir du mal à lui apporter le strict nécessaire?

Je n’ai pas de réponse à ses questions, je peux seulement essayer d’accompagner ses enfants dans leur éducation, au moins au niveau scolaire, et essayer de les aider à se structurer. Par ailleurs, j’espère que l’amour qu’ils reçoivent par les personnes avec qui ils vivent sera suffisant pour leur donner confiance en eux et leur permettre de grandir normalement ici au Honduras.

Crise politique au Honduras 3 : Notre perception de ce qui se passe actuellement

Ce post est un avis personnel, issu des lectures de la presse hondurienne et française, des discussions avec nos amis, vu d’Olanchito, sur la crise politique actuelle au Honduras.

1/ Rappel des faits :

Le président Manuel Zelaya en place depuis 3 ans et demi souhaitait organiser une consultation le 28 Juin dernier, afin de demander à la population si elle était d’accord pour installer une 4ème urne le 29 Novembre prochain, lors des élections pour élire : un président, un maire, un député et une 4ème urne. Si cette urne avait été installée en novembre, le peuple aurait du voter oui ou non pour la création d’une Assemblée Constituante afin de modifier la constitution.

Son bilan au bout de 3 années et demi à la tête du pays est fortement mitigé. De très bonnes choses : plan de réduction de la pauvreté, attribution de terres aux paysans, réduction du prix du pétrole… mais aussi : hausse de la violence urbaine, du narco-trafic, une corruption toujours omni-présente, des mesures économique pour enrayer la crise actuelle mondiale dans son pays insuffisantes. L’unique mesure entreprise est la hausse du salaire minimum de 40% sans aucune concertation. Enfin, il faut savoir que le pays dépend principalement des aides internationales.

Le Président déchu Manuel Zelaya :

Depuis quelques mois, Mel Zelaya, propriétaire terrien, a fait un net virage à gauche dans sa politique. Il tente de réduire les inégalités au sein du peuple Hondurien. Pour mener à bien cette politique, il a profité aussi d’une forte aide du Venezuela : des tracteurs envoyés gratuitement et surtout un pétrole subventionné.

La consultation populaire du 28 Juin a été jugée illégale par l’équivalent de la Cour de Justice Nationale du Honduras. Malgré cet avis, Mel a continué à promouvoir cette consultation populaire avec l’aide d’une campagne de communication extrêmement forte : spots TV, radios, T-Shirts… L’Eglise du Honduras s’est toujours montrée en défaveur de cette consultation parce que de forme illégale. Il y a dans la constitution Hondurienne des moyens de consulter le peuple autre que cette consultation. Mel a choisi de s’entêter.

En effet, la mise en place d’un processus de modification de la constitution aurait pu invalider les prochaines élections présidentielles du Honduras. Et il est possible que Mel eût envisagé de modifier un article sur le nombre de mandats envisageables et donc de rester au pouvoir.

Parce que cette consultation était d’après eux illégale, les députés et le président du Congrès Roberto Michelletti ont demandé aux forces armées de sortir Mel du pays manu militari. Le président du congrès a pris le pouvoir avec l’aide des forces armées. Il s’agit d’un coup d’Etat “civico-militar”.

2/ La situation actuelle :

Depuis le coup d’Etat, Mel Zelaya a l’appui de la communauté internationale de Obama à Chavez en passant par l’ONU.

Roberto Michelleti de son côté a instauré une sorte “d’état d’urgence” avec un couvre-feu et la suppression de certaines libertés dont celles de réunion par exemple. Le couvre-feu depuis le coup d’état a été supprimé puis rétabli. On ne sait pas trop aujourd’hui s’il y en a encore !

Le pouvoir en place tient aussi l’ensemble des medias de communication. La liberté d’information n’est plus que partiellement assurée au Honduras. Les chaînes favorables a Zelaya ont été fermées pendant une semaine, mais émettent depuis. Les personnes qui avaient reçu de l’argent pour organiser la 4 Urna ont vu leurs comptes bancaires gelés. Des journalistes dont un caricaturiste ont été arrêtés. L’opposition a peur de représailles. Mais cette opposition voit le mal partout !

Celle-ci, les pro-Zelayistes, accuse l’Eglise Catholique d’être responsable de cette situation car elle était en défaveur de la 4 Urna; mais comment l’Eglise pouvait-elle appuyer un acte illégal ?

Le message de la conférence des Evêques du Honduras demande la vérité sur la prise du pouvoir du 28 juin et condamne l'envoi de Mel manu militari hors du Honduras.

Le cardinal Rodriguez, une voix importante pour le pays, a toujours demandé une démocratie participative et demandé de lutter contre la pauvreté .

Le Cardinal Rodriguez :

De plus, cette même opposition dénonce que l’Eglise en demandant à Mel Zelaya de ne pas revenir pour le moment, soutient le pouvoir actuel. Il est vrai, aux vues des tensions actuelles au sein de la population, que le dialogue entre les 2 protagonistes semble être la meilleure solution.

Lorsque le Cardinal Rodriguez, demande à Mel de ne pas rentrer au pays, il demande de ne pas mettre de l'huile sur le feu, de ne pas attiser les tensions entre Honduriens pro ou anti Zelayistes, ce qui à juste titre aurait engendré un bain de sang.

Ainsi, Zelaya a tenté de revenir au Honduras le 5 juillet. Son avion n’a pas pu atterrir car les forces armées de Micheletti bloquaient l’aéroport de la capitale Tegucigalpa. Il y a eu 2 morts ce jour-là autour de l’aéroport. L’armée, sous les ordres de Micheletti, a tiré sur la foule.

Par ailleurs, Michelletti est ce qu’on appelle un vieux briscard de la politique. 20 ans passés près du pouvoir ! Des scandales de corruption ! Il a plus le sens de servir ses intérêts propres ou celui de ses amis qui celui du bien commun ! Cet homme n’est pas le symbole du changement dont aurait besoin le Honduras pour sortir de la corruption et de la pauvreté. Il fait partie de cette oligarchie, qui tient l’économie et la politique du pays.

Roberto Micheletti :

Des négociations sont en cours entre les représentants de Micheletti et Zelaya au Costa Rica sous l'égide du prix Nobel de la Paix et président Costaricain Oscar Arias. Ils sont en train d'étudier un plan qui permettrait un retour de Zelaya au Honduras. Les modalités de ce plan sont en cours de discussion. Nous espérons qu'elles aboutiront d'ici les prochaines heures.

3/ Si l'on se projette sur le futur :

Les impacts économiques de cette crise politique sont lourds. L’économie du pays tourne au ralenti, Chavez a arrêté de fournir du pétrole subventionné, l’aide internationale est gelée…Le peuple Hondurien est victime de cette lutte de puissants.

Le Honduras a besoin de réformes structurelles énormes, notamment afin d'améliorer le secteur de la santé, l'éducation, l'économie mais aussi de lutter contre la pauvreté, la violence, le narco-trafic et la corruption, maux qui gangrènent le pays.

Les élections vont avoir lieu dans 4 mois. Que ce soit Zelaya s'il revient ou Michelleti s'il reste, ils ne pourront pas prendre les mesures nécessaires au développement du pays dans un temps si court après ce temps de crise. C'est une lutte pour le passé !

Par contre il faut lutter, prier pour qu'il y ait des élections démocratiques rapidement ou à fin novembre.

Mais pour l’instant, aucun des 2 principaux candidats à la présidentielle n'incarne le changement nécessaire au bien du peuple Hondurien, car tous les 2 sont ancrés dans cette oligarchie qui gouverne depuis trop longtemps.

Comment viendra le changement qui puisse assurer au Honduras la paix et un futur meilleur ?

Il faudra sans doute du temps pour changer les mentalités de bénéfices personnels associés au pouvoir… mais le Honduras et les Honduriens le méritent…

Que venga la paz en Honduras !

Crise politique au Honduras 2

Bonjour à Tous,

Quelques nouvelles d’Olanchito :

Depuis notre dernier post, les choses ont un peu évolué, mais la situation à Olanchito parait toujours calme. 

Il est difficile d'avoir un point de vue objectif sur la crise, de savoir ce qui se passe entre les rumeurs les plus folles de la rue et l’ensemble des medias honduriens à la solde de Roberto Micheletti qui a pris le pouvoir.

Nous ne savons vraiment pas comment la crise va se résoudre. Le Honduras apparait comme un enjeu extrêmement fort pour les différentes influences politiques du continent américain. Nous gardons l'espoir que les dirigeants vont trouver une issue pacifique à cette lutte pour le pouvoir.

Concrètement pour nous, les écoles sont fermées jusqu’à Lundi prochain. Il y a un couvre feu de 18h à 5 du mat’. Nos proches et amis sont très préoccupés. Tout le monde est dans une situation d’attente des prochains événements à savoir un retour du président déchu Mel Zelaya ce samedi. En effet, l’Organisation des Etats Américains (OEA) a donné hier un ultimatum de 72 heures au Honduras pour rétablir le Président déchu Mel Zelaya.

Nous gardons le sourire, en essayant de continuer nos projets même si les esprits n'y sont pas vraiment.

Coup d’état au Honduras

Le Honduras traverse actuellement une grave crise politique.

Cependant, la situation actuellement à Olanchito est calme.

Nous recevons régulièrement des nouvelles de l'ambassade de France au Honduras et la DCC suit de près les évènements.

A la lecture des medias français, la crise politique actuelle au Honduras apparait amplifiée par rapport à ce que nous en percevons au travers des medias locaux, des padres et de nos amis.

Nous espérons qu'une solution pacifique puisse permettre au Honduras de sortir de la crise.

Comme un Lundi, la vie à Olanchito poursuit son cours normalement

Au mois de Mai, fait ce qui te plait : des travaux !

Depuis quelques semaines, le rythme s'est bien accéléré et nous sommes rentrés en plein dans notre coopération, ainsi que dans une phase de travaux !

Sol de la maison : Tout vient à point à qui sait attendre… Nous n’y croyons toujours pas, mais si, ça y est, nous avons un sol en béton poli à la place d’une chape de béton lourde. On nous avait dit qu’on pouvait attendre 2014 pour avoir notre sol mais non, seulement six petits mois ! Faites taire les mauvaises langues ! Pour surveiller les travaux et les faire avancer, j'ai fait pendant 2 jours l'aide chantier : brouettes de sable, mélange sable-béton à la pelle, puis brouettes de béton pour faire une nouvelle chape et le sol lisse. J'ai découvert des muscles du dos que je ne connaissais pas. Le résultat est spécial, c'est peut-être la mode à Paris ! Mais pour laver c'est vraiment plus simple !

Notre nouveau sol :

Travaux La Vegas : Depuis un mois, les élèves de terminale du lycée de Maÿlis ont lancé le projet de construction d'une salle de cours en parpaings à Las Vegas. Ce projet s'inscrit dans le programme de cours : ils doivent aider l'éducation, l'environnement et la santé de leur pays. Je me suis chargé du budget, de coordonner les travaux entre les élèves et la communauté, gérer l'intendance et les repas pour les ouvriers, et je mets la main à la patte pour creuser les fondations et poser les parpaings. La main d'œuvre sont les hommes de la Las Vegas qui chaque semaine donnent une journée pour la construction de l'école. Je suis devenu un pro du prix des parpaings, du sac de ciment, des barres de fer... Enfin pour moins de 1.000 € ils vont faire cette salle de classe. Le budget n’est pas tout à fait bouclé, alors si certains d’entre vous souhaitent aider … votre aide sera la bienvenue.

La nouvelle salle de classe en construction :

Travaux Trochez : La famille Trochez a elle aussi eu sa phase de travaux qui s’est achevé samedi dernier. Ils ont rénové une partie de leur maison depuis les plans réalisés par leur fils ainé, Willito, qui termine ses études d’architecte à San Pedro Sula. Ca donne une nouvelle cuisine et 2 studios indépendants qu’ils peuvent louer et dont un est déjà occupé depuis samedi soir par une volontaire américaine de Cuerpo de Paz : Gillian. Samedi matin nous avons mis la main à la pate pour faire la peinture du studio qui n’était pas commencé 8 heures avant l’arrivée de Gillian ! Puis nous avons aidé Dona Sandra à nettoyer afin qu’elle puisse tout aménager avant son arrivée. Le soir nous avons fêter l’arrivée de Gillian et le retour de France de Juan Carlos autour d’enchiladas maison.

Xavier et la peinture :

La nouvelle cuisine :

Nouveaux studios :

Bureau May Inmaculada : Continuons dans la phase travaux : ça y est mon bureau à l’Imaculada est enfin prêt. J’ai emménagé depuis environ une quinzaine de jours. Merci au Padre Francisco qui a été aux petits soins pour moi, me réparant et m’installant mon ordinateur, m’achetant ce dont j’avais besoin. Avec Glenda et la directrice nous avons installé le bureau de Glenda, mitoyen du mien, qui elle pour le coup n’a pas ma chance et va devoir attendre pour avoir un ventilateur au plafond !

Bureau de Maÿlis à gauche et celui de Glenda à droite :

Voilà pour les travaux, on continue aussi notre découverte du Honduras

Cayos Cochinos : Le Dimanche 10 Mai, jour de la fête des mères ici, nous étions au Cayos Cochinos avec deux amis, Eris et Edmundo. C'est un parc national marin. Un groupe de 13 petites iles entourées d'eaux turquoises. La plus petite fait 5 mètres par 5. On s'est senti Robinson. Nous avons vu des pythons roses une espèce endémique d'une île, et puis avec un masque et un tuba, c'est un véritable jardin bleu où les papillons sont des poissons. Nous profitons de ces paysages enchanteurs si proches de chez nous.

7h00 : Edmundo, Maÿlis et Eris avant le grand départ.

Eris et Xavier :

Un boa rose :

Une des îles :

Et puis il y a les nouvelles qui rythment la vie de nos amis ici

Nouvelles : Vendredi soir, notre ami Eris nous a appelé pour nous annoncer son mariage avec Mercedes. La date n’est pas encore fixée, ils attendent la fin de la construction de leur maison, mais ils nous ont promis que ce serait avant notre départ !

Eris et Mercedes, leur maison en construction :

Un bonheur n’arrivant jamais seul, le lendemain nous avons appris que le frère d’Eris, Mario, va également se marier, au mois de décembre prochain, avec Rosita. Nous sommes ravis pour eux tous et leurs souhaitons pleins de bonheur !

Xavier et Mario :

Et puis enfin, on est toujours rattrapé par le quotidien

Les aléas : Ca fait maintenant 7 jours que nous n’avons pas d’eau courante la journée. Le matin nous nous lavons à grands seaux d’eau froide, eau qui sort en filet d’un des robinets et dont nous faisons provision dans un galon d’eau. Ca réveille bien le matin ! Nous devons attendre le soir pour enfin prendre la douche tant espérée sous cette chaleur et faire la réserve d’eau pour le lendemain. On devient des pros pour conserver l’eau ainsi que les boîtes de conserves en cas de panne d’électricité !

Cette fin de semaine, nous avons vécu en direct notre premier séisme. Ca fait bizarre de se réveiller parce que votre lit et votre maison bouge ! Ca n’a pas duré longtemps, le temps de nous réveiller ainsi que tous les animaux du quartier, de réaliser que nous ne sommes pas dans un bateau mais qu’il s’agit d’un tremblement de terre et hop c’était terminé ! Du coup j’ai gagné deux journées de repos, toutes les écoles étant fermées par précaution. 7.1 sur l’échelle de Richter pour la première secousse ! Depuis la terre tremble régulièrement en petites secousses. Peu de dégâts vu la magnitude du séisme, dégâts qui sont concentrés essentiellement autour de San Pedro Sula

Des petits péchés : Désolés mais sous cette chaleur nous sommes obligés de mettre le vin rouge au frigo ! Merci pour les fromages de France ramenés par Juan Carlos, on les savoure !

“La journée de …”

Si je prends mon planning d’année scolaire je remarque qu’il est rempli de journée consacrée à quelque chose : la journée de l’Amérique, la journée de la terre, la journée de la langue nationale, la journée du travail, la journée de l’arbre, la journée de l’environnement, la journée du Père, la journée de la Mère. Bon j’arrête là je ne vais pas vous faire toute l’année 2009.

Ainsi, le rythme scolaire est organisé en fonction des “journées de”. Depuis le retour des vacances de la semaine sainte, je n’ai pas travaillé un seul vendredi et je crois qu’au mois de Mai je ne vais travailler que le 22, le 29 Mai étant le jour du début des examens du 2ème trimestre. D’ailleurs le Padre Francisco n’est pas très content car il donne son cours de psychologie aux élèves de baccalauréat le vendredi et n’a pas fait cours depuis le dernier examen soit le 20 Mars ! Il a été obligé de rendre leurs copies d’examen aux élèves ainsi que leurs moyennes du 1er trimestre dans le couloir !

Un des couloirs de l’Inmaculada !

Samedi nous avons fêté la “journée des Jamos”, la fête de l’iguane, oui oui l’animal ! Il s’agit d’un carnaval avec défilé de cavaliers, de gros 4x4, de motos, de véhicules transportant la Miss Olanchito et des danseuses garifunas lançant des bonbons et des colliers de couleurs, et puis quand même un quad tirant une cage avec 4 grands iguanes.Vous l’aurez compris il s’agit plus d’une occasion pour faire la fête et s’amuser plutôt que de célébrer les jamos !

Voilà à quoi ressemble un bébé jamo :

Xavier et la troupe scouts ont aidé au maintien de l’ordre lors du défilé avant que l’on se fasse tous surprendre par la pluie vers 18h, mettant fin un peu précipitamment au défilé. Vers 21 h nous sommes allés profiter de cette ambiance de fête avec des amis, sorte de fête de la musique dans les principales rues d’Olanchito.En tout cas nous en avons bien profité et avons dansé jusqu’à 2h du matin !

May et ses beaux colliers de carnaval !

Demain, retour au collège avec ma journée “lancement du Journal de l’école”, périodique réalisé par les élèves et professeurs. Je dois avouer que je suis assez contente de la version définitive et fière d’être l’éditrice du premier journal scolaire d’Olanchito. Un grand merci à Xav et au Padre Francisco pour leur aide précieuse pour la mise en page.

Première page du journal de l’Immaculée Conception :

Quelques nouvelles en vrac Mars-Avril 2009

La Semaine Sainte vient de se finir avec Pâques. Il est de temps de vous donner quelques nouvelles de ces dernières semaines.

Pendant le carême, nous avons réalisé une opération de solidarité avec Honduras Fraternité et la paroisse de Bréval dans les Yvelines. Honduras Fraternité est une association française qui aide au développement du Honduras avec différents projets et notamment finance une partie de notre coopération. La paroisse de Bréval a focalisé son action de solidarité sur le Honduras. Les enfants du quartier de Las Vegas et ceux de la catéchèse de Bréval ont échangé des dessins : signe de fraternité. Les petits Français se sont chargés de récolter de l’argent issus de leur privations de carême afin d’améliorer le mobilier de l’école de Las Vegas. Merci à eux !

Les muchachos de las Vegas :

La semaine sainte est ici une semaine de vacances pour tous. Nous avons donc pu profiter de nos amis d’Olanchito. Nous sommes allés avec eux au Rio : Olanchito Playa pour nous baigner, pique-niquer et profiter de la fraîcheur de l’eau. La saison 1 de 24 heures  en espagnol empruntée aux padres nous a bien occupés aussi cette semaine.

Eris, Mercedes et nous au rio d’Acalteca

La semaine sainte a été riche sur le plan spirituel, notamment avec plusieurs moments forts : le dimanche des rameaux, le chemin de croix, la procession du jeudi saint des hommes et la veillée pascale.

Jésus sur son âne lors de la procession des rameaux suivi du padre Hugo :

Maÿlis surveille ses élèves de près lors de la procession des rameaux : 

Le chemin de croix est une procession dans tout le village qui met en scène les 14 stations qui mènent Jésus de son jugement à la croix. Nous avons pu voir tout le village défiler et accompagner Jésus sur son chemin de croix. La mise en scène est assez réaliste avec des effets spéciaux dignes des plus grands films américains dont le moment fort a été lorsque un romain a transpercé le corps de Jésus. Jésus avait un petit sac en plastique scotché sur le torse rempli de sauce tomate. Le romain avec sa lance a eu du mal à percer le sac plastique et donc a réparti la sauce sur le visage de l’acteur de Jésus à la main. Outre ces quelques détails, c’est une très belle sainte fête avec une grande ferveur populaire !

Jésus porte sa croix :

Jésus en croix :

Xavier était avec les scouts pour fermer les rues aux voitures pour le passage de la procession, Maÿlis a suivi de près.

5h30 : Le plan de bataille de la troupe scouts avant la procession 

La procession des hommes a été un moment fort. Les hommes d’Olanchito se sont regroupés à 22 heures le jeudi soir pour marcher en silence dans les rues de la ville déserte, s’arrêtant par moments pour écouter des textes. C’était assez fort de voir ces hommes, marcher ensemble, dans le silence : une force tranquille en marche ! Très belle et longue (3h30) veillée pascale avec une 20aine de baptêmes. Quel plaisir d’entendre le “Resucito” en VO.

Dimanche soir, nous avons fêté Pâques lors d’un dîner très joyeux à la maison avec les 4 pères mexicains, un volontaire américain de passage à Olanchito et deux jeunes mexicains présents pour un mois et Juan Carlos.

Dîner de Pâques avec Melissa, Bryan, le Padre Juan, le Padre Hugo, Andres, le Padre Enrique et Juan Carlos :

La chaleur est bien présente depuis 3 semaines. Il fait entre 35 ° et 40°C tous les jours. Nous apprenons à vivre avec des ventilateurs et sommes à trois douches par jour. “L’air est tellement chaud que l’on a l’impression de respirer dans un sèche cheveux” dixit Raphaël.

Bonne nouvelle, le coq de notre jardin a terminé en soupe pour Pâques. Fini les réveils à 4 heures du mat avec le cocorico strident de notre “ami”. Normalement lui ne devrait pas ressusciter! Il ne reste plus que Ricco le perroquet.

Après mille et un commentaires et blagues sur la longueur de mes cheveux, j’ai commis une infidélité à Marcel mon coiffeur rennais depuis 20 ans en allant voir Lopez d’Olanchito, rebaptisé Marcelo Lopez par les padres pour me faciliter le changement ! et surtout pour m’inciter à lui rendre visite ! C’est chose faite ! Mais j’ai quand même failli me retrouver de peu avec une coupe à la Godefroy de Montmirail…

Fin Mars, nous avons accueilli les premiers touristes Français au Honduras : Marianne et Raphaël. Nous avons été très heureux de les accueillir et découvrir avec eux une partie de la côte des caraïbes, puis notre petite ville d’Olanchito.

Punta Sal avec Maya et Raph :

Coucher de soleil sur Roatan :

Notre ami Juan Carlos part dans 3 semaines en France participer au mariage d’Alfred et Elisabeth, nos prédécesseurs, à Saint Malo. Nous sommes très heureux qu’il ait cette opportunité de découvrir notre pays.

Juan Carlos : “el cantante”

Nous reprenons nos activités cette semaine : finir le journal de l’école pour May, préparation d’une réunion de parents de scouts et d’un questionnaire pour mieux connaître les personnes du quartier de Las Vegas pour Xavier.